Histoire de L’ile Maurice

D’après les historiens, les Phéniciens découvrent l’Ile Maurice 1000 ans avant Jésus Christ pendant leurs voyages autour de l’Afrique.

IX siècle, les commerçants Arabes
Au IX siècle, c’était des commerçants Arabes qui naviguaient le long de l’Afrique de l’Est. Ils lui offrent le nom de Dina Arobin. En 1502 on l’a retrouve sous la dénomination de Dina Meshriq ; Machrek désigne l’Est, par opposition au Maghreb l’Ouest. Malgré de ports naturels engageants, cette petite ile d’Orient ne retient pas les fils du Prophète ; le vent du grand commerce les pousse vers les autres iles fabuleuses de l’Orient Extrême.

XVI siècle, les portugais
Au XVI siècle, les portugais visitent l’Ile Maurice. Mais comme les arabes, ils ne restent pas longtemps sur nos terres. Trop avides d’Inde et au delà des merveilleux Cathay (la Chine) et Apango (Le Japon) pour prendre racine sur cette ile. On ne sait d’ailleurs qui découvrit l’ile au début du XVI siècle entre 1502 et 1512. Diego Dias, Pedro Mascarenhas (qui donna son nom à l’archipel des Mascareignes, comprenant Maurice, Rodrigues et la Réunion) ou mieux encore Domingo Fernandez. Domingo Fernandez lui à l’époque tomba nez à nez avec le fameux Dodo (Dronte). On peut l’apercevoir sur les timbres, les autocollants partout sauf dans la nature.

Les portugais chassaient le Dodo. D’un coup de gourdin et hop ! À la broche. Ils débarquèrent cochons, chèvres, bœufs, chiens et même des singes hautement gastronomiques ; histoire de fournir des provisions aux suivants… cochons, les chiens, les singes ainsi bien que les rats se régalèrent avec des œufs du Dodo.

1598, arrivée des Néerlandais
Arrivée des Néerlandais qui débarquèrent dans l’Ile à Vieux Grand Port en 1598. Les portugais cédèrent la place aux Hollandais, qui eux viennent de la colonie du Cap. Pour décourager la concurrence étrangère, les hollandais hissèrent le drapeau du Pays-Bas et donnèrent un nouveau nom à l’Ile. L’Ile sera surnommée Mauritius ou Maurice. Pourquoi Mauritius / Maurice parce que le prince des hollandais se prénommait Maurice Van Nassau.

Après quarante ans sur l’Ile, les hollandais pour plus de sureté, préférèrent s’installer avec des armes et bagages. Ces bagages là comprennent des esclaves d’Afrique et de Madagascar. Quant aux colons, il s’agit de forçats expédiés des iles à épices comme Java et Sumatra. Livré à lui-même, tout ce beau monde se dissipa, qui aurait cru que les esclaves aussi se feront la belle. Les colons détruisirent les forêts d’ébènes et les derniers Dodo. Alors l’Ile se venge ! Les cyclones s’abattirent sur l’ile, les disettes des naufrages se succédèrent ; l’un d’entre eux causa la mort de l’Amiral Pieter Both, dans la Baie du Tombeau, les raids de pirates.

1710, départ des Néerlandais
En 1710, les hollandais décidèrent de quitter l’ile mais laissèrent derrière eux un troupeau de cerfs que l’on chasse encore ; le cerf de Java, du Tabac, de la canne à sucre et mieux encore les futurs chouchous qu’on mange désormais. Et puis, le titre de « Mère de la Tasmanie », c’est de Maurice que son futur découvreur Abel Tasman débarqua à 1642.

Les Hollandais partis et désormais Maurice redevint un trou. Cette ile devint une escale ou remplir ses tonneaux d’eau et réparer ses voiles. Pour ce qui est du reste, par exemple les petites femmes, Bourbon (La Réunion) plus sympa ! C’est justement de cette ile voisine que viendras 5ans plus tard M. Dufresne d’Arles. Ce Malouin commanda le chasseur, un vaisseau auquel la compagnie des Indes Orientales a chargé d’apporter du port de yéménite de Moka, les premiers plants de Caféiers destinés à faire de Bourbon le fournisseur des goûtes de la cour.

1715, les français s’installent et prennent possession de l’Ile Maurice

Les Français débarquent à leur tour et nomment l’île Maurice et la baptise alors « Isle de France ».

« Mahé de La Bourdonnais, le Malouin colonisateur de l’Ile qui était jusque- là malchanceuse rencontra en 1735 son premier héro. Cet homme, capitaine de la compagnie des Indes, originaire de Saint-Malo en Bretagne naviguait depuis 10ans. Bertrand François de La Bourdonnais est nommé à ce moment là Gouverneur des Isle Bourbon et de France, grâce à ses loyaux services rendus sous la barrière de la compagnie des Indes dans l’Océan Indien. Cette nomination a été faite par le roi Louis XV. Il débarqua le 4 juillet 1735, dans ce port qui deviendra Port-Louis. Il s’installa à Port-Louis ; cet endroit vaut mieux que Grand Port, le précédent chef-lieu, où les alizés rendaient difficile la manœuvre des voiliers. L’objectif de Mahé de La Bourdonnais était d’emmené l’Isle de France vers l’activité maritime, faire de ce port une sorte de  » Saint-Malo des Indes », un entrepôt en temps de paix, une base corsaire en temps de guerre. L’ennemi ; le rival est bien implanté dans la région. L’Ile de son côté, devint le grenier à blé et s’épanouit dans l’agriculture.

Mahé de La Bourdonnais était un homme qui savait ce qu’il voulait, et ce qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas que l’on traite mal les esclaves, que les Mascareignes deviennent les Antilles de l’Océan Indien. Il donna la chance aux esclaves de devenir marins et il les faisait entrer dans la marée chaussée. Pourtant à cette époque même, nombreux colons conservaient des comportements cruels et inhumains avec leurs esclaves, comme l’observa Bernardin de Saint-Pierre. Pour que l’Ile ne sombra pas dans la famine, il obligea la plantation de blé et demanda aux colons de produire leur aliment comme de la viande et de la volaille. Son but était de pouvoir assurer la survie de l’Ile et le ravitaillement des équipages qui y font escale.

Mahé de Labourdonnais établit les plans d’une ville coloniale avec des fortins. Il aménagea le port et fait des rénovations pour qu’il ait une flotte importante. Ainsi à cet instant là, l’Isle de France est bien qu’une base. Les infrastructures montant peu à peu ; les hôpitaux sont construits, on exploita des forets et on fonda la première sucrerie dans le quartier de Pamplemousses. Et quand les maisons manquent de toitures, on ramena des ardoises de Bretagne pour couvrir les bâtiments publics.

Cette ile, qui était avide en quelques années devient l’un des plus prospères colonies du Roi. Mahé ne s’arrêta pas là, il fit venir des ravitaillements sur l’ile Rodrigues et fait un poste de surveillance à l’Est. Utilisant la stratégie, il lança depuis l’Isle de France des missions d’explorations vers le Nord. Des gentilshommes furent envoyés pour explorer les Seychelles à bord des vaisseaux du Roi. L’Ile d’Abondance est découverte, elle est nommée Mahé, en l’honneur du gouverneur.

Le naufrage du Saint-Géran en 1744
Le naufrage du Saint-Géran »: le drame de 1744 L’Isle de France devint une légende grâce à un fait divers. Dans la nuit du 17 août 1744, le vaisseau du Saint-Géran, parti pour l’Orient le 12 mars, arriva à destination à la tombée de la nuit. Il faisait beau, magnifique et ciel étoilé. La lune était au rendez-vous. Le capitaine Delamarre se questionne…. Faut-il aborder le port ? Mais ses adjoints l’en dissuadèrent. D’après eux, il ne court aucun danger, à courir des bordées et à voguer au large des côtes avant l’aube. Arrivé vers minuit, deux marins viennent prévenir le capitaine que le bateau est trop près des côtes. Il se trouva alors non loin de l’Ile d’Ambre, au nord-est de l’Ile. L’officier les rejeta. Vers deux heures du matin retentit un cri inquiétant :  » Brisant à l’avant ! » Puis la cloche d’alarme tinta. Les passagers affolés montent sur le pont, pour que le navire ne coula pas et que cela soit moins lourd, le capitaine coupe le mât d’artimon qui dans sa chute entraina le mât misaine ; les deux mâts existant tombèrent sur les flancs du vaisseau comme un taureau. Le navire s’enfonça dans l’eau, la coque se brise, la quille se rompt par le milieu, la poupe et la proue se soulevèrent. L’eau bouillonna dans les flancs du navire, à toute vitesse un radeau fut construit, emportant 60 personnes, mais malheureusement fut aussitôt englouti.

Le Saint Géran avait embarqué près de 200 passagers et membres d’équipages à bord (dont une trentaine d’esclaves africains montés le 15 juin à Gorée. Le vaisseau ne transportait pas que des passagers et esclaves mais aussi des précieuses pièces de machine pour les moulins à canne à sucre et une quantité de piastres. À ce moment là, il fallut créer du papier-monnaie : la disette de bon et bel argent tourné à la crise monétaire. Ce naufrage fut une catastrophe humanitaire pour l’économie en août 1744.

Pierre Poivre, un homme d’épices en 1746
Après la chute de Mahé de Labourdonnais en 1746, la Compagnie des Indes sillonna encore pour quelques années le destin de l’Ile. Pressé de renforcer sa base navale et son pouvoir dans l’Océan Indien, le roi de France racheta les Iles des Mascareignes à la Compagnie des Indes. Il décida d’en faire à nouveau une colonie, il reprit définitivement la région en main. Finis les exaltations romantiques et les rêves d’empire de la Compagnie. Le Ministère de la marine, s’en occupa directement; la reprise du pouvoir sur les Iles se concrétisa le 14 juillet 1767 par le débarquement à Port-Louis des premiers administrateurs royaux. Désormais le pouvoir fonctionna en duo : un gouverneur et un intendant. Après Mahé de Labourdonnais, ses successeurs ont essayé de promouvoir Maurice mais malheureusement en aucun cas ils ont pu continuer, ils n’avaient pas la personnalité ni le charisme.

Le premier gouverneur fut Daniel Dumas, à ses côtés en perpétuelle rivalité fut Pierre Poivre ; un homme avisé qui a beaucoup voyagé en Extrême- Orient. Il s’opposa à Daniel Dumas sur tous les points. Quoique eux deux font du bon boulot, Port-Louis est envahi par les vases et est obstrué par les carcasses de navires qui avaient péri dans des cyclones. Malgré cela le port fut nettoyer et la durée du chantier fut de 10 ans. Pierre Poivre lui voulait que la culture des épices se développe, les premières muscadiers et girofliers furent implantés et désormais enrichi la Hollande en Insulinde. Il veut que l »Ile de France soit » nouvelle Moluque ». Mais il ne compta pas abandonner les cultures vivrières, bien que certains de ces détracteurs affirment qu’elles ont été défavorisées par les épices. À la fin du XVII siècle, les épices subirent un échec et la canne à sucre fut un succès. On ne peut que suivre les routes tracées par Mahé de Labourdonnais et Pierre Poivre « quoi qu’il en soit », comme on le disait à l’époque !

Le Calypso des mers du sud
Suffren surnomma L’Isle de France  » La Calypso des mers du sud ». Par ses charmes océaniques et son climat tropical, elle retint les marins en escales ; une étape nécessaire pour les navires et pour le ravitaillement des équipages sur la route des Indes.

Bougainville
Il fit le tour du monde de 1766 à 1768. Le 16 octobre 1786, il quitta Batavia qui est actuellement Jakarta à bord de la Boudeuse. Il arriva donc à Port-Louis le 8 novembre et resta environ un mois sur l’Isle de France. Il fit la rencontre à ce moment là de Pierre Poivre et lui remit sa fameuse « Bougainvillée » ainsi bien qu’une cucurbite destiné à dessaler l’eau de mer.

Yves de Kerguelen
Yves de Kerguelen fit escale en août 1771. Equipé de deux flûtes, La Fortune qu’il dirigea lui-même et le Gros ventre commandé par Saint-Allouarn, un autre gentilhomme breton. En décembre 1771, les deux vaisseaux quittent Port-Louis en direction du Sud Austral, ils découvrirent les Iles de la Fortune, prenant procession de la Grande Terre des Iles Kerguelen (dites la France Australe. Kerguelen repart en mars 1773 avec l’oiseau et le Roland qui ensuit firent escale le 29 août 1773 à Port-Louis.

La Pérouse
La Pérouse séjourna sur L’Isle de France pendant 6 ans, de 1772 à 1778. Il épousa une femme de l’Ile.

Guerres navales entre La France et L’Angleterre
Les déceptions militaires et maritimes aux Indes ont fait de l’Océan Indien une mer anglaise. La guerre d’indépendance ! La guerre américaine de 1778 à 1783 obligea les français à soutenir les independantistes en Amérique et s’engagèrent contre les anglais dans l’Océan Indien. Suffren fut envoyé par le roi pour commander les forces navales, il était considéré comme un marin de génie. La grande heure pour la future Maurice sonna car l’Ile devint alors une place hautement stratégique dans cette lutte pour la suprématie militaire dans l’Océan Indien. À cet instant même 15,000 soldats, marins de Suffren et les grands corsaires malouins comme Robert Surcouf qui y débarqua en 1789. Il pourchassa les Anglais jusqu’en 1794 dans l’Océan Indien, le plus hardi et courageux des corsaires sous la Révolution et L’Empire fit quand même de la traite d’esclaves alors que celle-ci fut déjà interdite, ses prises sur les Anglais affluent sur Port-Louis.

L’Ile Maurice, l’étoile et la clé de la mer des Indes
Surnommée « Etoile et la clé de la mer des Indes », la ville est remplie de richesse. Sur le fond des villas créoles, les élégantes se promenèrent aux bras des aventuriers. Les rhumeries tournèrent à plein pour désaltérer les gosiers militaires. Avant la guerre, c’est-à-dire la révolution française on comptait sur l’Isle de France 7850 blancs ,950  » libres » et 37,000 esclaves soit au total une population de 45, 800 âmes.

L’Ile à l’heure de la Révolution Français
Un jour, l’ile tire le drapeau à fleurs de lys et fit remplacer par le drapeau aux trois couleurs de la République. Les habitants étaient ravis. La disparition des gouverneurs royaux a comme un goût d’indépendance. Mais voila que la convention se mêla d’abolir l’esclavage « l’Isle de France tient bon. Influencé par Joséphine, Bonaparte ne tarda d’ailleurs pas à abroger la mesure. Désormais les esclaves respirent, les représentants à l’époque 80 des habitants, beaucoup moins, plus la guerre reprenait contre l’Anglais. Surcouf et ses hommes multiplièrent les vols à un tel point que les Américains finissaient par remplir leurs cales de produits indiens. L’Isle de France et Bourbon assurèrent près de la moitié des exportations aux Etats- unis. En 1810, qui est mieux encore, la marine impériale offre à Napoléon la seule victoire navale de son règne. Cette victoire sera ensuite gravée sur l’Arc de Triomphe. Les français ont ensuite ramené la flotte anglaise à Grand-Port.

Mais l’Isle Bourbon vient de capituler. Six mois plus tard, c’est au tour de l’Isle de France. En une fraction de seconde, quelque 10,000 anglais et indiens débarquèrent au Cap et envahissaient près de la moitié du territoire. Leur exploit ôta une belle épine du pied des anglais. Pitt clama en 1761 que  » tant que les français gouverneront l’Isle de France, les Anglais ne seront pas maitres de l’Inde.

Mauritius L’Anglaise
Napoléon s’exila à Sainte-Hélène. Les Anglais acceptèrent de rendre l’Isle Bourbon à Louis XVII pour mieux se garder, l’ex l’Isle de France fut rebaptisée l’Ile Maurice. Maurice en devenant anglaise, gagne en importance maritime et prospéra commercialement. À cet instant, on commença à cultiver la canne à sucre. La canne à sucre connu du succès en un quart de siècle. On importait de nouveaux esclaves depuis Madagascar et l’Afrique malgré l’interdiction de la traite. En 1935, l’importation des esclaves d’Afrique et de Madagascar continue mais lorsque les Anglais abolirent l’esclavage et consentirent à indemniser généreusement les maitres. Il y a un problème, comme les Anglais ont aboli l’esclavage qui va s’échiner dans les champs de cannes ? Alors ceux là représentent aujourd’hui les deux tiers de la population contrôlant la navigation et dopèrent la prospérité.

C’est à cette heure, où des gardes fortunes des  » barons du sucre », se constituèrent surtout au XIX siècle. En 1869, hélas le percement du canal de Suez permet aux navires venus d’Europe d’atteindre l’Inde et l’Asie plus rapidement, donc à moindre coût. L’étape classique de l’Ile Maurice n’est plus nécessaire. Mais quelques visiteurs illustres font escale. Comme Indira Gandhi, Darwin et Conrad.

À cette époque l’ile fut frapper par d’innombrables catastrophes comme les cyclones, incendies, épidémies, la moitié des habitants de Port-Louis seront décimée par l’une d’entre elles.

L’Indépendance de l’Ile Maurice
Mahatma Gandhi en visite à l’ile Maurice en 1901 parle de justice et de démocratie. Ce personnage a quelques longueurs d’avance. Mais la fondation du parti travailliste en 1936 largement soutenu par la communauté indienne commença la bataille pour obtenir l’indépendance de Maurice. Le droit de vote a été accordé aux habitants de plus de 21ans sachant écrire leur nom conforte ce parti populaire. En 1965, une conférence constitutionnelle qui se tint à Londres permet au parti travailliste à demander l’Indépendance malgré une coalition de toutes les minorités qui étaient à ce moment là contre. Le Docteur Seewoosagur Ramgoolam pour la première fois devient la Premier chef du Nouvel Etat Mauricien en 1968. Le pays reste depuis membre du Commonwealth des Nations, bien qu’il soit devenu une république le 12 mars 1992. Grâce à une démocratie relativement stable ponctuée d’élections libres et régulières et à un bilan positif en matière de droits de l’homme.

1992, l’Ile Maurice devenue République de l’Ile Maurice
Le pays reste depuis membre du Commonwealth des Nations, bien qu’il soit devenu une république le 12 mars 1992, date anniversaire de l’indépendance. Grâce à une démocratie relativement stable ponctuée d’élections libres et régulières et à un bilan positif en matière de droits de l’homme.